Le Vendredi 26 avril 2002, le Bureau d'Octeville Natation recevait dans ses murs l'adjoint aux sports, Mr Michel Louiset...

Ce fut l'occasion, pour lui, de nous donner quelques explications sur la future piscine de Cherbourg, et sur la nouvelle situation de Cherbourg Natation. En effet :


(Michel Louiset)

Le projet de la municipalité est somptueux, mais correspond-il encore aux besoins de  la population ?..
Des piscines ludiques à Beaumont, Tourlaville, Equeurdreville, et bientôt Cherbourg, cela fait beaucoup...
« Les clubs garderont leur identité, et tous pourront accéder aux nouvelles installations »
Pascal présente un projet de panneau publicitaire , qui pourra être posé à la piscine...

 

Le boulevard nautique voulu par Jean-Pierre Godefroy et imaginé par Eugène Leseney ne verra jamais le jour. Le maire de Cherbourg devrait l'annoncer officiellement le 4 novembre prochain en conseil municipal. Visiblement la nouvelle équipe envisage de dépenser autrement les 85 millions de francs qu'aurait coûté un tel équipement, d'autant que le Nord-cotentin est déjà largement équipé en bassins ludiques.

Le 4 novembre prochain, le projet du boulevard nautique sera définitivement abandonné par Bernard Cazeneuve. Si le premier magistrat se refuse à le confirmer, il l'annoncera officiellement en conseil municipal, sa décision ne faisant plus aucun doute maintenant.
« J'ai fait mon choix. Je prendrai mes responsabilités » a lancé lundi soir en fin de réunion le maire de Cherbourg-Octeville aux participants à la première réunion de quartier. Une simple phrase qui vient contredire les déclarations faites le 1er février dernier annonçant par la voix du maire-adjoint chargé des ytravaux un début de chantier en tout début d'année prochaine. On se souvient de la déclaration de Michel Louiset, entouré de plusieurs de ses collègues, parlant au nom de Bernard Cazeneuve. « Le permis de construire vient d'être signé. Les travaux débuteront en janvier 2003. Le chantier se prolongera pendant dix-huit mois. L'ouverture au public est prévue fin 2004 ». Depuis, plus rien. Si ce n'est sur place une affiche du permis  de construire. Or les appels d'offre 

auraient dû être passés et les entreprises choisies afin que le chantier démarre à la date prévue. En réalité, les rumeurs allaient bon train depuis le mois de juin. On entendait ici et là parler de l'abandon du projet. Et ce pour deux raisons bien distinctes. D'une part, Bernard Cazeneuve n'avait pas très envie de consacrer 85 millions de francs (12,95 millions d'euros) à un projet plus vraiment indispensable avec l'ouverture au printemps prochain d'un autre boulevard nautique à Equerdreville (après ceux de Beaumont-Hague et de Tourlaville) et d'autre part, l'emplacement prévu, face à la mer, masquant une partie importante du port Chantereyne n'a jamais vraiment séduit le premier magistrat. Encore fallait-il prendre rapidement une décision, ce qu'a fait Bernard Cazeneuve.

Un autre aménagement urbain

En abandonnant le projet aujourd'hui, le maire de Cherbourg ne se trouve pas

dans une situation trop délicate puisqu'il dispose de trois piscines. La première à Octeville, fonctionne sans difficulté. Il possède également un bassin au Maupas. Quant à la piscine de Cherbourg, elle peut être réhabilitée. On se souvient que la municipalité précédente s'était penchée sur la question. Reste à régler un problème important : où envoyer les enfants qui fréquentent l'établissement le temps que durera le chantier ? Cette économie, estimée à 85 millions de francs, permettra à la municipalité de mener d'autres opérations en faveur des sportifs et des scolaires. Il y a fort à parier que le maire évoquera cette question le 4 novembre prochain. Il n'a jamais caché son intention d'agrandir le complexe Chantereyne et de créer d'autres structures sportives dans le quartier de l'hôpital Pasteur. On sait également qu'il entend réaliser des opérations d'envergure le long des quais et place de la Mairie afin d'amplifier le lien existant entre Cherbourg et la mer. L'annonce de l'abandon du projet de boulevard nautique devrait enfin réjouir

les habitants du quartier. On se souvient qu'un certain nombre d'entre eux s'y étaient opposés considérant qu'un tel bâtiment en front de mer enlaidirait la plage verte.

Treize ans pour rien

Les Cherbourgeois avaient fini par s'habituer à ce projet de piscine qui alimentait les discussions depuis treize ans. On se souvient qu'à l'époque les municipalités d'Equeurdreville et de Cherbourg marchaient main dans la main. Toutes deux avaient décidé de construire une piscine dotée d'un fameux bassin olympique de 50 mètres. D'hésitations et tergiversations, Jean

Lerouvreur avait claqué la porte. Sa piscine ouvrira au printemps prochain. Se retrouvant à la case départ, Jean-Pierre Godefroy avait alors imaginé créer un centre qui réponde à la fois aux aspirations des sportifs, des scolaires, mais aussi d'un public plus large. L'aspect ludique était ainsi venu se greffer au projet présenté par Eugène Leseney, l'architecte saint-lois lauréat du concours. Le boulevard nautique devait être doté d'un bassin permettant l'organisation de compétitions nationales et internationales, d'une tribune de trois cent places, d'un bassin d'échauffement, d'une pataugeoire et d'une rivière à contre-sens, soit un plan d'eau de 1 000 m² équivalent au double de la piscine de Tourlaville.

La présentation du projet ne fait pourtant pas l'unanimité lors de sa présentation en conseil municipal. Les riverains se regroupent en comité. Jean-Pierre Godefroy qui espère bien le voir fonctionner avant la fin de son mandat s'engage dans un parcours du combattant. Le dossier aboutit finalement sur le bureau de Catherine Tasca, à l'époque ministre de la Culture. C'est elle finalement qui tranche et donne le feu vert. Entre temps, Bernard Cazeneuve est devenu maire. Il signe le permis de construire. On sait aujourd'hui que c'était pour rien.

Hubert Lemonnier
octobre 2002